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COVID
La Fundacion en période de lockdown
Il est très difficile de dresser un tableau de la situation actuelle dans le pays. Le lockdown est obligatoire depuis le 20 mars. Les mesures sont strictes. Les parents ne peuvent sortir avec leurs enfants de moins de 14 ans qu'une heure par semaine. Les retraités font la queue à la banque pour toucher leur pension. Des magasins ferment leurs portes parce qu'ils ne peuvent pas payer leur loyer.
La dengue vient s'ajouter à la pandémie de Covid-19. La dengue est un moustique qui est de plus en plus présent en Argentine, non seulement dans les zones les plus précaires mais aussi dans le centre de la capitale. Des mesures de prévention existent mais le gouvernement n'est pas toujours à la hauteur. A la Fondation, la désinfection a été faite par le Club Colonia Urquiza.
Dans la " Villa 31 ", l'un des plus grands bidonvilles d'Argentine, sur 10 tests effectués, 8 se sont révélés positifs. "Il est difficile d'être confiné sans eau potable", a déclaré un porte-parole.
Covid et la Fundacion Emmanuel
Comment est la vie quotidienne à la Fondation ? Différente... nous n'avons pas la possibilité d'accueillir les enfants avec lesquels nous avons partagé notre vie quotidienne. Ils nous manquent et leurs parents nous disent qu'ils ont aussi envie de revenir à la Fondation.
Notre personnel réduit travaille à la Fondation deux fois par semaine, pour fournir de la nourriture et des activités qui nous sont envoyées par e-mail par les enseignants qui sont en charge des différents ateliers qui ont été enseignés aux enfants avant le lockdown de Covid19. Nous les imprimons et les remettons ensuite aux familles. Nous sommes également à la disposition des familles de la communauté pour les aider dans leurs besoins, qu'il s'agisse de leur fournir du matériel pour les devoirs envoyés par l'école, des vêtements chauds ou de les aider à effectuer certaines démarches administratives par Internet, car la plupart d'entre elles n'ont pas accès à ce service.
Que remarquez-vous lorsque vous recevez les familles ?
Lorsque nous recevons les familles, elles expriment une grande inquiétude quant à la situation économique que chacune d'entre elles connaît. Elles s'inquiètent aussi du Covid-19, il y a une crainte de contagion même si elles sont très responsables et prennent toutes les mesures de précaution.
Il est très difficile de dresser un tableau de la situation actuelle dans le pays. Le lockdown est obligatoire depuis le 20 mars. Les mesures sont strictes. Les parents ne peuvent sortir avec leurs enfants de moins de 14 ans qu'une heure par semaine. Les retraités font la queue à la banque pour toucher leur pension. Des magasins ferment leurs portes parce qu'ils ne peuvent pas payer leur loyer.
La dengue vient s'ajouter à la pandémie de Covid-19. La dengue est un moustique qui est de plus en plus présent en Argentine, non seulement dans les zones les plus précaires mais aussi dans le centre de la capitale. Des mesures de prévention existent mais le gouvernement n'est pas toujours à la hauteur. A la Fondation, la désinfection a été faite par le Club Colonia Urquiza.
Dans la " Villa 31 ", l'un des plus grands bidonvilles d'Argentine, sur 10 tests effectués, 8 se sont révélés positifs. "Il est difficile d'être confiné sans eau potable", a déclaré un porte-parole.
Covid et la Fundacion Emmanuel
Comment est la vie quotidienne à la Fondation ? Différente... nous n'avons pas la possibilité d'accueillir les enfants avec lesquels nous avons partagé notre vie quotidienne. Ils nous manquent et leurs parents nous disent qu'ils ont aussi envie de revenir à la Fondation.
Notre personnel réduit travaille à la Fondation deux fois par semaine, pour fournir de la nourriture et des activités qui nous sont envoyées par e-mail par les enseignants qui sont en charge des différents ateliers qui ont été enseignés aux enfants avant le lockdown de Covid19. Nous les imprimons et les remettons ensuite aux familles. Nous sommes également à la disposition des familles de la communauté pour les aider dans leurs besoins, qu'il s'agisse de leur fournir du matériel pour les devoirs envoyés par l'école, des vêtements chauds ou de les aider à effectuer certaines démarches administratives par Internet, car la plupart d'entre elles n'ont pas accès à ce service.
Que remarquez-vous lorsque vous recevez les familles ?
Lorsque nous recevons les familles, elles expriment une grande inquiétude quant à la situation économique que chacune d'entre elles connaît. Elles s'inquiètent aussi du Covid-19, il y a une crainte de contagion même si elles sont très responsables et prennent toutes les mesures de précaution.
Anne et les tout débuts de la Fundación
Premières rencontres en Belgique
En 1964, Anne Vandenbroucke est étudiante en médecine à l'Université de Louvain. Elle est également membre du CPM ("Chers Petits Ménages"), un groupe d'étudiants récemment mariés qui se réunissent une fois par mois.
Au même moment, le couple Luis-Maria et María Elvira arrive en Belgique pour étudier à l'université de Louvain et ils prennent rapidement part aux réunions du CPM.
Anne et les autres membres du groupe deviennent les amis de Luis-Maria et María Elvira. Le couple argentin retourne dans son pays en 1967, mais ils restent en contact par des salutations, des cartes postales (oui, internet n'existait pas à l'époque !).
Les souvenirs sont flous pour Anne mais elle se souvient qu'à la fin des années 80, Christiane de Raedt, ancienne directrice de Shalom (un foyer pour étudiantes universitaires à Louvain) et grande amie de María Elvira, a réuni des membres de Shalom, des membres du CPM et des membres de la communauté universitaire.
Un soutien moral et financier a été lancé afin de soutenir le projet de María Elvira et Luis Maria et d'aider dorénavant les enfants argentins en difficulté.
Evolution du projet
Le projet initial sur le sport en Argentine était d'accueillir des enfants en difficulté, issus de familles en situation précaire qui ne peuvent garantir la sécurité physique, affective ou psychologique à leurs enfants. C'est ainsi que le couple a accueilli 7 enfants.
Quelques années plus tard, préoccupés par la pauvreté des enfants et des familles vivant dans les bidonvilles de La Plata (Buenos-Aires), ils créent le Centre "Tia Kiki" pour les enfants et un centre de formation pour les parents. L'objectif a évolué et consiste également à aider les familles dans l'éducation de leurs enfants afin que chaque enfant puisse s'épanouir auprès de ses parents et de sa famille. Le projet de la Fundación Emmanuel s'est développé afin de pouvoir accueillir plus d'enfants.
Christiane de Raedt est devenue la première présidente de la Fundación Emmanuel. Comme Christiane était surnommée Kiki, le centre "Tia Kiki" porte son nom.
Une équipe toujours plus nombreuse
La petite équipe de soutien se met en action en Belgique pour récolter des fonds. "Au début, raconte Anne, nous avons organisé avec enthousiasme des ventes d'objets d'occasion, des concours de bridge, des concerts et des pièces de théâtre, etc.
Aujourd'hui, l'équipe multigénérationnelle est dirigée par David Raemdonck van Megrode et organise des ventes de sapins de Noël, participe aux 20 km de Bruxelles et prévoit d'autres activités de collecte de fonds afin de poursuivre le partenariat belgo-argentin entamé à la fin des années 60.
Et Anne est toujours active dans cette merveilleuse amitié entre la Belgique et l'Argentine.
En 1964, Anne Vandenbroucke est étudiante en médecine à l'Université de Louvain. Elle est également membre du CPM ("Chers Petits Ménages"), un groupe d'étudiants récemment mariés qui se réunissent une fois par mois.
Au même moment, le couple Luis-Maria et María Elvira arrive en Belgique pour étudier à l'université de Louvain et ils prennent rapidement part aux réunions du CPM.
Anne et les autres membres du groupe deviennent les amis de Luis-Maria et María Elvira. Le couple argentin retourne dans son pays en 1967, mais ils restent en contact par des salutations, des cartes postales (oui, internet n'existait pas à l'époque !).
Les souvenirs sont flous pour Anne mais elle se souvient qu'à la fin des années 80, Christiane de Raedt, ancienne directrice de Shalom (un foyer pour étudiantes universitaires à Louvain) et grande amie de María Elvira, a réuni des membres de Shalom, des membres du CPM et des membres de la communauté universitaire.
Un soutien moral et financier a été lancé afin de soutenir le projet de María Elvira et Luis Maria et d'aider dorénavant les enfants argentins en difficulté.
Evolution du projet
Le projet initial sur le sport en Argentine était d'accueillir des enfants en difficulté, issus de familles en situation précaire qui ne peuvent garantir la sécurité physique, affective ou psychologique à leurs enfants. C'est ainsi que le couple a accueilli 7 enfants.
Quelques années plus tard, préoccupés par la pauvreté des enfants et des familles vivant dans les bidonvilles de La Plata (Buenos-Aires), ils créent le Centre "Tia Kiki" pour les enfants et un centre de formation pour les parents. L'objectif a évolué et consiste également à aider les familles dans l'éducation de leurs enfants afin que chaque enfant puisse s'épanouir auprès de ses parents et de sa famille. Le projet de la Fundación Emmanuel s'est développé afin de pouvoir accueillir plus d'enfants.
Christiane de Raedt est devenue la première présidente de la Fundación Emmanuel. Comme Christiane était surnommée Kiki, le centre "Tia Kiki" porte son nom.
Une équipe toujours plus nombreuse
La petite équipe de soutien se met en action en Belgique pour récolter des fonds. "Au début, raconte Anne, nous avons organisé avec enthousiasme des ventes d'objets d'occasion, des concours de bridge, des concerts et des pièces de théâtre, etc.
Aujourd'hui, l'équipe multigénérationnelle est dirigée par David Raemdonck van Megrode et organise des ventes de sapins de Noël, participe aux 20 km de Bruxelles et prévoit d'autres activités de collecte de fonds afin de poursuivre le partenariat belgo-argentin entamé à la fin des années 60.
Et Anne est toujours active dans cette merveilleuse amitié entre la Belgique et l'Argentine.
20 km de Bruxelles
Mars 2020
Nous sommes une ASBL fondée en 1985 dans le but d’aider des familles
vivant dans des conditions de grande précarité, ne leur permettant pas de pouvoir assurer leur besoins primaires.
Afin de les aider, plusieurs modèles d’actions sont mis en place :
. Ouverture et maintenance du centre « Tia Kiki » travaillant au
quotidien auprès de nombreuses familles en difficulté (éducation
continue pour les adultes, crèche gratuite, prévention médicale,
soutien scolaire, repas journalier, sensibilisation à la non-violence
auprès des adolescents etc…)
. Soutien de la famille en difficulté présent dans toute la province de
Buenos Aires
. Mise en place d’un modèle d’action solidaire, inédit en Argentine : le travail avec des familles d’accueil bénévoles formées pour préserver les liens familiaux.
La fondation Emmanuel aide aujourd’hui au quotidien plus d’une centaine de familles.
Nous sommes une ASBL fondée en 1985 dans le but d’aider des familles
vivant dans des conditions de grande précarité, ne leur permettant pas de pouvoir assurer leur besoins primaires.
Afin de les aider, plusieurs modèles d’actions sont mis en place :
. Ouverture et maintenance du centre « Tia Kiki » travaillant au
quotidien auprès de nombreuses familles en difficulté (éducation
continue pour les adultes, crèche gratuite, prévention médicale,
soutien scolaire, repas journalier, sensibilisation à la non-violence
auprès des adolescents etc…)
. Soutien de la famille en difficulté présent dans toute la province de
Buenos Aires
. Mise en place d’un modèle d’action solidaire, inédit en Argentine : le travail avec des familles d’accueil bénévoles formées pour préserver les liens familiaux.
La fondation Emmanuel aide aujourd’hui au quotidien plus d’une centaine de familles.
L'histoire entre la Belgique et l'Argentine continue
Septembre 2019
David Raemdonck, actuellement président de l'antenne belge de la Fundacion Emmanuel revient d'Argentine gonflé d'admiration et déterminé à renforcer la coopération belgo-argentine.
"Ayant quelques membres de ma famille vivant en Argentine depuis les années 60, j'ai visité ce pays à plusieurs reprises depuis mon enfance", raconte David Raemdonck.
"Connaissant le pays et ayant été sensibilisé par ses problématiques, il a été relativement naturel d'être touché par la Fundacion Emmanuel lorsque j'ai rencontré ses fondateurs."
"Après avoir visité Fundacion il y a plus de 10 ans, mon épouse Géraldine et moi-même avons décidé de rejoindre activement l'équipe de Fundacion Emmanuel en Belgique.
« Le 28 février 2019, Candelaria et Maria Virginia du conseil d'administration de FE sont venues me chercher à Buenos-Aires et avons voyagé ensemble jusqu'à Colonia Urquiza. J'ai été très heureux de rencontrer ces 2 jeunes femmes dynamiques qui m'ont donné des nouvelles fraîches de la Fundacion ».
« Arrivé sur place, j'ai été étonné par les progrès réalisés par la Fundacion Emmanuel depuis ma dernière visite en 2013. Les enfants avaient l'air encore plus heureux et tous les membres de l'équipe plus enthousiastes. Bien sûr, c'était une belle journée d'été argentine avec un soleil radieux mais on sentait qu'il y avait une réelle fierté de faire partie d'une communauté en pleine croissance composée d'enfants épanouis et d'une équipe d'éducateurs bien organisée ».
« Après un tour dans les différents bâtiments, j'ai rencontré des visages familiers et d’autres. J’ai donné un coup de main pour aider aux derniers préparatifs avant l'inauguration officielle du nouveau bâtiment pour le Club Colonia Urquiza dans le terrain de la Fundacion Emmanuel"
"Grâce à la détermination des gens et à l'aide d'initiatives locales, la Fundacion Emmanuel a transformé un vieux hangar en un merveilleux espace destiné à accueillir les enfants de la Fundacion et de la communauté locale pour pratiquer différents sports, dont le softball ».
"Le lendemain, j'ai collaboré avec Monica, Candelaria, Maria Virginia et Ramiro dans le bureau de la Fundacion à Buenos-Aires. Là aussi, au-delà des chiffres et des faits réels de l'administration quotidienne de la Fundacion Emmanuel, j'ai pu ressentir la force de leur enthousiasme."
"Bien sûr, une partie de cette énergie stimulante est revenue avec moi en Belgique et je suis plus que jamais convaincu que notre aide depuis la Belgique fait la différence, alors continuons ! Ils le méritent tellement !"
David Raemdonck, actuellement président de l'antenne belge de la Fundacion Emmanuel revient d'Argentine gonflé d'admiration et déterminé à renforcer la coopération belgo-argentine.
"Ayant quelques membres de ma famille vivant en Argentine depuis les années 60, j'ai visité ce pays à plusieurs reprises depuis mon enfance", raconte David Raemdonck.
"Connaissant le pays et ayant été sensibilisé par ses problématiques, il a été relativement naturel d'être touché par la Fundacion Emmanuel lorsque j'ai rencontré ses fondateurs."
"Après avoir visité Fundacion il y a plus de 10 ans, mon épouse Géraldine et moi-même avons décidé de rejoindre activement l'équipe de Fundacion Emmanuel en Belgique.
« Le 28 février 2019, Candelaria et Maria Virginia du conseil d'administration de FE sont venues me chercher à Buenos-Aires et avons voyagé ensemble jusqu'à Colonia Urquiza. J'ai été très heureux de rencontrer ces 2 jeunes femmes dynamiques qui m'ont donné des nouvelles fraîches de la Fundacion ».
« Arrivé sur place, j'ai été étonné par les progrès réalisés par la Fundacion Emmanuel depuis ma dernière visite en 2013. Les enfants avaient l'air encore plus heureux et tous les membres de l'équipe plus enthousiastes. Bien sûr, c'était une belle journée d'été argentine avec un soleil radieux mais on sentait qu'il y avait une réelle fierté de faire partie d'une communauté en pleine croissance composée d'enfants épanouis et d'une équipe d'éducateurs bien organisée ».
« Après un tour dans les différents bâtiments, j'ai rencontré des visages familiers et d’autres. J’ai donné un coup de main pour aider aux derniers préparatifs avant l'inauguration officielle du nouveau bâtiment pour le Club Colonia Urquiza dans le terrain de la Fundacion Emmanuel"
"Grâce à la détermination des gens et à l'aide d'initiatives locales, la Fundacion Emmanuel a transformé un vieux hangar en un merveilleux espace destiné à accueillir les enfants de la Fundacion et de la communauté locale pour pratiquer différents sports, dont le softball ».
"Le lendemain, j'ai collaboré avec Monica, Candelaria, Maria Virginia et Ramiro dans le bureau de la Fundacion à Buenos-Aires. Là aussi, au-delà des chiffres et des faits réels de l'administration quotidienne de la Fundacion Emmanuel, j'ai pu ressentir la force de leur enthousiasme."
"Bien sûr, une partie de cette énergie stimulante est revenue avec moi en Belgique et je suis plus que jamais convaincu que notre aide depuis la Belgique fait la différence, alors continuons ! Ils le méritent tellement !"
Quelle expérience extraordinaire !
Mars 2019
Pendant cinq mois, Valentine Dehem a vécu et travaillé à la Fundación Emmanuel.
Comme elle le raconte dans son récit, cette expérience unique a été tout simplement inoubliable.
« Après mes études universitaires en psychologie, j'ai voulu poursuivre ma formation à l'étranger. J'ai choisi l'Argentine car j'y avais déjà séjourné pendant une année complète dans le cadre d'un programme d'échange après ma dernière année de secondaire. J'avais alors été charmée par l'hospitalité des Argentins et y retourner m'a aidé à me former dans le domaine de l'enfance et de la famille. Après une recherche sur Internet, j'ai contacté la Fundación Emmanuel. J'ai non seulement été accueillie pour donner un coup de main mais on m'a également proposé un logement sur place.
Je suis arrivée à la Fundación un samedi et j'ai été accueillie par le seul gardien du domaine. La Fundación est installée au milieu de serres, loin de la ville. Perplexe, je me suis demandé si cet endroit allait réellement se remplir d'enfants.
Le lundi, la magie a opéré... Des enfants et des familles de partout sont arrivés et ont déposé leurs "niños". L'équipe, très accueillante, m'a fait visiter les bâtiments. Ce lieu qui semblait si désert un jour, s'animait tellement le lendemain ! J'étais émerveillée par tous ces visages souriants, qui ne semblaient à première vue avoir aucune difficulté particulière dans leur vie.
A la Fundación, les enfants viennent faire leurs devoirs mais aussi participer à diverses activités (yoga, musique, théâtre, arts plastiques, ...) par lesquelles ils apprennent à grandir et à s'épanouir. Une crèche accueille également les enfants le matin.
Mon rôle de psychologue consistait à participer aux activités éducatives avec les enfants mais surtout à observer leurs comportements. Si un comportement me semblait étrange ou attirait mon attention (par exemple : un enfant qui ne mange pas, qui ne joue pas, ...) j'en informais l'équipe. Si nécessaire, nous menions des entretiens avec les parents de l'enfant afin de comprendre un peu mieux la situation de l’enfant et de sa famille, et comment l'équipe pouvait les aider.
C'est ainsi que petit à petit, à travers le quotidien et parfois une visite dans leur famille, j'ai découvert une réalité inquiétante ... Ces enfants et ces familles vivaient en fait dans de minuscules maisons, plutôt des cabanes, et mangeaient et dormaient à même le sol.
Ces cabanes appartiennent aux propriétaires des grandes serres. Ils logent ces familles en échange de leur travail pour la récolte des légumes. Pendant que les parents travaillent, les enfants sont seuls à la maison, les plus âgés cuisinent pour les plus jeunes. Parfois, il y a des accidents ... S'ils ne restent pas seuls à la maison, ils sont emmenés par leurs parents au travail dans les serres où l'on utilise beaucoup de pesticides.
En découvrant cette réalité, j'ai compris que la Fundación était bien plus qu'un lieu d'activités extrascolaires ou d'aide aux devoirs. Ce n'est pas un luxe pour ces enfants d'aller à la Fundación mais une nécessité vitale. La Fundación est un lieu d'accueil, un foyer à part entière, qui permet aux enfants d'être des enfants : de jouer comme un enfant, de rire comme un enfant, ...d'être pris en charge. Elle est une bulle d'oxygène, tant physique que psychologique, pour tous ces enfants qui vivent dans des conditions très difficiles et ont des responsabilités qui ne sont pas celles de leur âge ».
Suggestion de Valentine
Si vous souhaitez effectuer votre formation à l'étranger en travaillant comme volontaire à la Fundación Emmanuel, renseignez-vous auprès des services de votre université qui peuvent vous aider à monter un dossier et soutenir votre candidature et votre offre de services à la Fundación.
Pendant cinq mois, Valentine Dehem a vécu et travaillé à la Fundación Emmanuel.
Comme elle le raconte dans son récit, cette expérience unique a été tout simplement inoubliable.
« Après mes études universitaires en psychologie, j'ai voulu poursuivre ma formation à l'étranger. J'ai choisi l'Argentine car j'y avais déjà séjourné pendant une année complète dans le cadre d'un programme d'échange après ma dernière année de secondaire. J'avais alors été charmée par l'hospitalité des Argentins et y retourner m'a aidé à me former dans le domaine de l'enfance et de la famille. Après une recherche sur Internet, j'ai contacté la Fundación Emmanuel. J'ai non seulement été accueillie pour donner un coup de main mais on m'a également proposé un logement sur place.
Je suis arrivée à la Fundación un samedi et j'ai été accueillie par le seul gardien du domaine. La Fundación est installée au milieu de serres, loin de la ville. Perplexe, je me suis demandé si cet endroit allait réellement se remplir d'enfants.
Le lundi, la magie a opéré... Des enfants et des familles de partout sont arrivés et ont déposé leurs "niños". L'équipe, très accueillante, m'a fait visiter les bâtiments. Ce lieu qui semblait si désert un jour, s'animait tellement le lendemain ! J'étais émerveillée par tous ces visages souriants, qui ne semblaient à première vue avoir aucune difficulté particulière dans leur vie.
A la Fundación, les enfants viennent faire leurs devoirs mais aussi participer à diverses activités (yoga, musique, théâtre, arts plastiques, ...) par lesquelles ils apprennent à grandir et à s'épanouir. Une crèche accueille également les enfants le matin.
Mon rôle de psychologue consistait à participer aux activités éducatives avec les enfants mais surtout à observer leurs comportements. Si un comportement me semblait étrange ou attirait mon attention (par exemple : un enfant qui ne mange pas, qui ne joue pas, ...) j'en informais l'équipe. Si nécessaire, nous menions des entretiens avec les parents de l'enfant afin de comprendre un peu mieux la situation de l’enfant et de sa famille, et comment l'équipe pouvait les aider.
C'est ainsi que petit à petit, à travers le quotidien et parfois une visite dans leur famille, j'ai découvert une réalité inquiétante ... Ces enfants et ces familles vivaient en fait dans de minuscules maisons, plutôt des cabanes, et mangeaient et dormaient à même le sol.
Ces cabanes appartiennent aux propriétaires des grandes serres. Ils logent ces familles en échange de leur travail pour la récolte des légumes. Pendant que les parents travaillent, les enfants sont seuls à la maison, les plus âgés cuisinent pour les plus jeunes. Parfois, il y a des accidents ... S'ils ne restent pas seuls à la maison, ils sont emmenés par leurs parents au travail dans les serres où l'on utilise beaucoup de pesticides.
En découvrant cette réalité, j'ai compris que la Fundación était bien plus qu'un lieu d'activités extrascolaires ou d'aide aux devoirs. Ce n'est pas un luxe pour ces enfants d'aller à la Fundación mais une nécessité vitale. La Fundación est un lieu d'accueil, un foyer à part entière, qui permet aux enfants d'être des enfants : de jouer comme un enfant, de rire comme un enfant, ...d'être pris en charge. Elle est une bulle d'oxygène, tant physique que psychologique, pour tous ces enfants qui vivent dans des conditions très difficiles et ont des responsabilités qui ne sont pas celles de leur âge ».
Suggestion de Valentine
Si vous souhaitez effectuer votre formation à l'étranger en travaillant comme volontaire à la Fundación Emmanuel, renseignez-vous auprès des services de votre université qui peuvent vous aider à monter un dossier et soutenir votre candidature et votre offre de services à la Fundación.
Tête-à-tête entre Luis Maria & Natacha Nicora
Octobre 2018
Extrait
Papa, quand l'idée de la Fundacion a-t-elle émergé ?
L'idée de la Fundacion a commencé à mijoter pendant notre séjour en Belgique dans les années 60. Maria Elvira et moi nous sommes rencontrés là-bas. Nous avions tous deux un passé de travailleurs sociaux auparavant. Ta mère avait une formation universitaire en psychologie de l'éducation et, en même temps, elle enseignait dans un "institut de rééducation" avec des filles âgées de 6 à 12 ans qui y avaient été placées par les tribunaux pour mineurs. Elles venaient essentiellement de familles pauvres ou dont les parents les avaient confiées au juge.
Pour ma part, je pense que tout a commencé au lycée. Il y a un mot qui m'a frappé lorsque le professeur de Zoonose (reproduction animale) a dit : "PALATABILIDAD". Ce terme faisait référence à la variété des nutriments nécessaires aux animaux. Si leurs besoins et leurs goûts n'étaient pas respectés, ils ne mangeaient tout simplement pas. Je me souviens... J'ai sauté de mon banc et j'ai demandé : "Comment se fait-il que la variété des aliments nous préoccupe tant alors que nous laissons les enfants manger ce qu'ils trouvent dans les ordures ou ce qu'ils ramassent sur les marchés ?
Quelques années plus tard, j'ai travaillé dans un quartier défavorisé et nous avons créé, entre- autre une école dans des wagons de train belges ...et depuis, la Belgique nous accompagne
partout !
Quel fut ton ressenti à l’arrivée chez nous des enfants de Burgos ?
L'arrivée a été chaotique avec tous ces enfants ! A cette époque, nous n'avions même pas de voiture pour aller les chercher.
Je pense que le regard d'Antonia, la mère biologique des enfants, a été le premier témoignage que nous faisions bien les choses. Elle avait l'air confiante qu'ils allaient grandir dans un meilleur environnement.
Quand tu regardes ce que la Fundacion et toi-même avez accompli, quel est ton ressenti ?
C'est drôle que tu me demandes cela maintenant que j’ai mis un pied dans la vieillesse. Je regarde en arrière et je vois l'espoir, les enfants et la famille qui grandissent et je me sens heureux de ce que la vie m'a apporté. J'ai tellement de chance d'avoir "atterri" en Belgique et d'avoir trouvé sur mon chemin Maria Elvira, ta mère. Au tout début, nous avions en commun un projet de vie similaire qui s’est tellement enrichi par nos rencontres et nos quatre filles.
Mario, un des 7 enfants de Burgos, était affamé quand il était petit et je suis si fière de le voir aujourd'hui à la tête d'une grande cuisine de restaurant. Je vois des améliorations au quotidien. J'ai eu la chance de partager ces merveilleux moments avec Maria Elvira, avec mes enfants et avec tous les supporters de la Fundacion Emmanuel. Tous nos enfants se portent bien aujourd'hui et notre travail continue grâce aux générations suivantes.
Extrait
Papa, quand l'idée de la Fundacion a-t-elle émergé ?
L'idée de la Fundacion a commencé à mijoter pendant notre séjour en Belgique dans les années 60. Maria Elvira et moi nous sommes rencontrés là-bas. Nous avions tous deux un passé de travailleurs sociaux auparavant. Ta mère avait une formation universitaire en psychologie de l'éducation et, en même temps, elle enseignait dans un "institut de rééducation" avec des filles âgées de 6 à 12 ans qui y avaient été placées par les tribunaux pour mineurs. Elles venaient essentiellement de familles pauvres ou dont les parents les avaient confiées au juge.
Pour ma part, je pense que tout a commencé au lycée. Il y a un mot qui m'a frappé lorsque le professeur de Zoonose (reproduction animale) a dit : "PALATABILIDAD". Ce terme faisait référence à la variété des nutriments nécessaires aux animaux. Si leurs besoins et leurs goûts n'étaient pas respectés, ils ne mangeaient tout simplement pas. Je me souviens... J'ai sauté de mon banc et j'ai demandé : "Comment se fait-il que la variété des aliments nous préoccupe tant alors que nous laissons les enfants manger ce qu'ils trouvent dans les ordures ou ce qu'ils ramassent sur les marchés ?
Quelques années plus tard, j'ai travaillé dans un quartier défavorisé et nous avons créé, entre- autre une école dans des wagons de train belges ...et depuis, la Belgique nous accompagne
partout !
Quel fut ton ressenti à l’arrivée chez nous des enfants de Burgos ?
L'arrivée a été chaotique avec tous ces enfants ! A cette époque, nous n'avions même pas de voiture pour aller les chercher.
Je pense que le regard d'Antonia, la mère biologique des enfants, a été le premier témoignage que nous faisions bien les choses. Elle avait l'air confiante qu'ils allaient grandir dans un meilleur environnement.
Quand tu regardes ce que la Fundacion et toi-même avez accompli, quel est ton ressenti ?
C'est drôle que tu me demandes cela maintenant que j’ai mis un pied dans la vieillesse. Je regarde en arrière et je vois l'espoir, les enfants et la famille qui grandissent et je me sens heureux de ce que la vie m'a apporté. J'ai tellement de chance d'avoir "atterri" en Belgique et d'avoir trouvé sur mon chemin Maria Elvira, ta mère. Au tout début, nous avions en commun un projet de vie similaire qui s’est tellement enrichi par nos rencontres et nos quatre filles.
Mario, un des 7 enfants de Burgos, était affamé quand il était petit et je suis si fière de le voir aujourd'hui à la tête d'une grande cuisine de restaurant. Je vois des améliorations au quotidien. J'ai eu la chance de partager ces merveilleux moments avec Maria Elvira, avec mes enfants et avec tous les supporters de la Fundacion Emmanuel. Tous nos enfants se portent bien aujourd'hui et notre travail continue grâce aux générations suivantes.
Club Colonia Urquiza
Janvier 2018
Depuis plusieurs années, les enfants et les jeunes de la Colonia Urquiza rêvaient d'avoir un lieu où les activités sociales, culturelles et sportives seraient accessibles à toute la communauté.
La plupart de la communauté de la Colonia Urquiza n’avait pas les moyens de s’offrir un club privé. Des éducateurs, de jeunes étudiants et des familles ont alors décidé de mettre en place une équipe organisatrice et de définir le projet par un plan de travail concret, et ainsi réaliser leur rêve. Ils se sont de suite mis au travail avec l’appui d’une équipe de la Fundación Emmanuel.
La première étape du projet est en route … La Fundacion a mis à disposition une parcelle de terre pour que le Club Colonia Urquiza y construise un terrain de softball.
Avec beaucoup d'efforts et d'enthousiasme, ils ont commencé la construction du terrain de jeu. Il n'est pas encore terminé, mais les conditions pour commencer l'entraînement et lancer les premiers matchs mixtes étaient réunies.
Depuis plusieurs années, les enfants et les jeunes de la Colonia Urquiza rêvaient d'avoir un lieu où les activités sociales, culturelles et sportives seraient accessibles à toute la communauté.
La plupart de la communauté de la Colonia Urquiza n’avait pas les moyens de s’offrir un club privé. Des éducateurs, de jeunes étudiants et des familles ont alors décidé de mettre en place une équipe organisatrice et de définir le projet par un plan de travail concret, et ainsi réaliser leur rêve. Ils se sont de suite mis au travail avec l’appui d’une équipe de la Fundación Emmanuel.
La première étape du projet est en route … La Fundacion a mis à disposition une parcelle de terre pour que le Club Colonia Urquiza y construise un terrain de softball.
Avec beaucoup d'efforts et d'enthousiasme, ils ont commencé la construction du terrain de jeu. Il n'est pas encore terminé, mais les conditions pour commencer l'entraînement et lancer les premiers matchs mixtes étaient réunies.
La crèche est de nouveau en place à Tia Kiki
Novembre 2017
La ville compte très peu de crèches publiques et celles qui existent sont très éloignées de la Colonia Urquiza. Il semblait dès lors naturel de développer un projet autour de la réouverture d'une crèche pour les tout-petits âgés de 45 jours à 3 ans.
Cela permettra principalement :
- A de nombreux enfants d'éviter d'être laissés seuls à la maison ou avec une surveillance minimum ce qui représente un réel danger à un âge si précoce (deux enfants ont été retrouvés sans vie suite à un incendie l’hiver dernier). La seconde option de la plupart des parents qui travaillent dans la région est de les emmener aux champs et dans les serres où ils sont en contact direct avec de nombreux pesticides. Une étude prouve que les enfants laissés à eux-mêmes souffrent de retards et de dysfonctionnements.
- Favoriser le développement des tout-petits en accordant une attention particulière au développement de leur motricité, de leur curiosité et de leur socialisation pour leur permettre de renforcer les liens familiaux et communautaires.
- Permettre aux mères adolescentes de poursuivre leurs études tout en s'occupant de leur nouveau-né pendant les heures de cours.
- Informer et donner aux familles une meilleure compréhension du développement et des besoins de la petite enfance et consolider leur rôle parental dans ce processus.
- Créer un plan de travail afin de comprendre les situations spécifiques des tout-petits et de leurs familles et de pourvoir à des solutions individualisées.
- Coopérer avec les institutions locales telles que les écoles, les centres de santé, .....
La ville compte très peu de crèches publiques et celles qui existent sont très éloignées de la Colonia Urquiza. Il semblait dès lors naturel de développer un projet autour de la réouverture d'une crèche pour les tout-petits âgés de 45 jours à 3 ans.
Cela permettra principalement :
- A de nombreux enfants d'éviter d'être laissés seuls à la maison ou avec une surveillance minimum ce qui représente un réel danger à un âge si précoce (deux enfants ont été retrouvés sans vie suite à un incendie l’hiver dernier). La seconde option de la plupart des parents qui travaillent dans la région est de les emmener aux champs et dans les serres où ils sont en contact direct avec de nombreux pesticides. Une étude prouve que les enfants laissés à eux-mêmes souffrent de retards et de dysfonctionnements.
- Favoriser le développement des tout-petits en accordant une attention particulière au développement de leur motricité, de leur curiosité et de leur socialisation pour leur permettre de renforcer les liens familiaux et communautaires.
- Permettre aux mères adolescentes de poursuivre leurs études tout en s'occupant de leur nouveau-né pendant les heures de cours.
- Informer et donner aux familles une meilleure compréhension du développement et des besoins de la petite enfance et consolider leur rôle parental dans ce processus.
- Créer un plan de travail afin de comprendre les situations spécifiques des tout-petits et de leurs familles et de pourvoir à des solutions individualisées.
- Coopérer avec les institutions locales telles que les écoles, les centres de santé, .....
Parlons des droits de l'enfant
La campagne "Hagamos un trato por el buen trato" vise à promouvoir la non-violence envers les enfants et les adolescents.
Avec le soutien de l'Unesco et du BICE, la Fundacion Emmanuel a organisé et accueilli à nouveau (précédente édition en 2013) un camp régional pour mettre en place une campagne de sensibilisation du public sur la situation des enfants et des adolescents et la violence quotidienne qui leur est infligée.
Les jeunes adolescents du Paraguay, du Pérou et d'Argentine ont travaillé sur un message commun afin d'encourager des attitudes et des comportements respectueux de leur dignité et de leur intégrité.
Des ateliers seront désormais organisés dans chaque communauté des pays participants pour renforcer l'envie de meilleures relations entre les adultes et les jeunes où la violence n'a pas sa place.
La campagne sera évaluée ultérieurement auprès des enfants, des adolescents et des adultes référents.
Avec le soutien de l'Unesco et du BICE, la Fundacion Emmanuel a organisé et accueilli à nouveau (précédente édition en 2013) un camp régional pour mettre en place une campagne de sensibilisation du public sur la situation des enfants et des adolescents et la violence quotidienne qui leur est infligée.
Les jeunes adolescents du Paraguay, du Pérou et d'Argentine ont travaillé sur un message commun afin d'encourager des attitudes et des comportements respectueux de leur dignité et de leur intégrité.
Des ateliers seront désormais organisés dans chaque communauté des pays participants pour renforcer l'envie de meilleures relations entre les adultes et les jeunes où la violence n'a pas sa place.
La campagne sera évaluée ultérieurement auprès des enfants, des adolescents et des adultes référents.
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